mardi 29 avril 2014

Christophe Miraucourt a rencontré les collégiens du Prix Gavroche...

6h. La sonnerie de mon Smartphone me réveille. C’était prévu. Aujourd’hui, je rencontre une centaine de collégiens de Rueil-Malmaison, dans le cadre du prix littéraire Gavroche. Mal réveillé je m’arrache à regret de mon lit.

6h10. La douche me remet les idées en place.

6h20. Mon Smartphone affiche un message. Je lis ces mots avec stupeur : Ne prends pas le train. Le numéro est inconnu et j’ignore si c’est un conseil ou une menace. Puisque l’appel est anonyme, je décide de faire comme si je ne l’avais jamais reçu.

7h15. Le petit déjeuner avalé, je me rends à la gare. Le train est déjà à quai et les gens s’installent en attendant le départ. Je m’affale sur un siège, prêt à piquer du nez.

7h30. Mon Smartphone vibre. Tu aurais dû m’écouter. Maintenant c’est trop tard. Machinalement, je relève la tête et je remarque un type avec une capuche qui range son téléphone tout en me jetant un regard en coin. Je ne m’en étais pas rendu compte avant, mais nous sommes les deux seuls passagers de ce wagon.

7h30 et 25 secondes. Une voix annonce le départ imminent du train. Cette fois-ci je n’ai plus aucun doute. Le gars est l’auteur des messages. Il me fixe, l’air ironique.

7h31. Les portes se ferment. L’homme se précipite et se glisse entre les deux battants. Debout sur le quai, il me dévisage, narquois. Je crie «  ! » mais c’est bien trop tard.

7h32. Nouveau SMS. Plus bref tu meurs : « BOUM ! ». D’ailleurs, j’ai bien l’impression que c’est ce qui va m’arriver. Mourir.

7h33. Le cœur battant, je fouille sous chaque siège. A la recherche d’une bombe. Je ne sais pas qui m’en veut, mais le message est explicite.

7h35. Elle est là. Sous une banquette. Une bombe artisanale avec un détonateur et un compte à rebours qui annonce 3 secondes restantes. Je tente de m’éloigner le plus vite possible, mais comme dans un mauvais rêve, j’ai l’impression de faire du sur-place.

3…2…1. Une sonnerie stridente retentit. La bombe explose. Enfin non. J’avais raison. C’était un mauvais rêve. La sonnerie stridente n’est que celle de mon Smartphone, qui m’extirpe de mon cauchemar. Il est 6 heures. 
Un message s’affiche sur mon téléphone. Je décide de ne pas le lire. On ne sait jamais !


10h02. Je suis accueilli par Sylvie et l’équipe de la médiathèque. Une trentaine de collégiens m’attendent. Les questions sont riches et la discussion s’instaure pendant une heure trente que je ne vois pas passer.

11h30. Mon portable vibre. Est-ce que je n’ai pas vu une ombre furtive, dans l’amphithéâtre où nous nous trouvons ? Je décide d’éteindre mon téléphone. 

14h. Reprise des questions-réponses avec soixante, soixante-dix jeunes d’un second collège. Là encore, je les remercie pour l’intérêt de leurs questions. J’espère que mes réponses ont été à la hauteur.

15h30. Je repars de la médiathèque enchanté de ces rencontres.

16h30. Gare de l’Est. Un type portant une capuche pianote sur son portable. Finalement, je vais peut-être rentrer chez moi par mes propres moyens.

 

Christophe Miraucourt, auteur du roman policier Ce que je n'aurais pas dû voir (J MIR)

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